Fait très étonnant, le bonheur peut même se transmettre jusqu'à 3 degrés de connaissance ! En étant heureux(se), on peut ainsi rendre heureux(se) l'ami(e) de l'ami(e) d'un(e) ami(e) ! C'est ainsi que l'on peut parler de "réseau social du bonheur", de véritable "viralité du bonheur", car cela s'étend donc bien au-delà de nos "proches proches" ! Le bonheur est donc une donnée personnelle (via les choix qui nous sont propres et qui influencent directement notre propre vie), mais également collective (du fait de cette viralité) car il y a un lien évident de bonheur dans un même groupe de personnes.
Il faut noter que la proximité géographique importe aussi bien que la proximité sociale, c'est une combinaison des deux facteurs qui permet la viralité du bonheur. Par exemple, la probabilité qu'une personne soit heureuse augmente de 42 % si un ami heureux vit à moins de 800 mètres. Ce chiffre passe à 22 % si l'ami vit à moins de 1,6 km, et il continue de décliner à mesure que la distance augmente (et cesse même d'être significatif sur de grandes distances).
Quelques éléments sur la viralité du bonheur
De même, d'autres données sont intéressantes :- Nos chances de bonheur augmentent de 34% si nous avons des voisins heureux (juste à côté)
- Nos chances de bonheur augmentent de 14% si un frère ou une soeur heureux(se) vit à proximité (mois de 1,6 km)
- Nos chances de bonheur augmentent de 8% si notre conjoint(e) vivant sous le même toit est heureux(se)
- il y a 15,3 % de chances d'être heureux si le contact se fait en direct avec la personne heureuse, 9,8 % si c'est au 2e degré (l'ami d'un ami qui est heureux) et 5,6 % si c'est au 3e degré (l'ami d'un ami d'un ami)
- Le bonheur de quelqu'un peut affecter celui d'une autre personne jusqu'à 1 an !
- "Le bonheur d'un ami a plus d'impact sur les chances d'être heureux de quelqu'un qu'une augmentation de 5000 dollars" !!! (James Fowler dans le Washington Post)
Fait étonnant toutefois, les collègues de travail et autres "relations superficielles" n'influent pas sur notre niveau de bonheur.
Bonheur et santé intimement liés...
Comme le bonheur est souvent intimement lié à la bonne santé, cette étude pourrait avoir des implications énormes sur nos vies, bien au-delà de la simple sensation "d'être heureux(se)". L'Organisation mondiale de la Santé désigne le bonheur comme étant "une composante à part entière de notre état de santé", c'est donc qu'il y a vraiment un intérêt énorme d'être heureux(se), même pour notre santé. Le côté négatif dans cette histoire, c'est que cette étude a été publiée en 2008... Et malheureusement, si je ne m'abuse, nous n'en avons vu aucune répercution sur notre vie depuis, en tout cas pas au niveau public. Alors c'est à nous d'agir, à notre niveau.Et le malheur ?
Bonne nouvelle, le malheur serait moins contagieux que le bonheur... connaître quelqu'un de malheureux n'augmente les risques d'être malheureux(se) que de 7%. Triple ouf ! Mais attention quand même, car pour les gens malheureux, le fonctionnement est le même : ils augmentent le mal-être de leurs amis, des amis de leurs amis, et des amis des amis de leurs amis, à 3 degrés de relations également.Et si on agissait ?
Donc très clairement, notre entourage joue un rôle sur notre niveau de bonheur, de la même façon que notre niveau de bonheur joue un rôle sur notre entourage. Ne devrions-nous donc pas veiller à nous rapprocher des gens heureux et à écarter les gens malheureux ? C'est en tout cas ce que j'essaye de faire depuis de longues années... et ça fonctionne vraiment bien. J'ai vraiment la sensation de me construire un environnement sain en me rapprochant de gens qui partagent la même philosophie de vie que moi (pensée positive, être soi-même, profiter de chaque jour comme si c'était le dernier, etc.), tout en "nettoyant" régulièrement l'atmosphère en m'éloignant des gens qui ne veulent pas être heureux, qui ne font pas le nécessaire pour le devenir et améliorer leur bien-être... Comme nous l'avons vu plus haut, nous ne maîtrisons pas toute la "chaîne" de nos relations, puisque le bonheur ou le malheur s'étend bien au-delà du premier degré de notre réseau, jusqu'à 3 degrés... mais nous pouvons au moins avoir le choix sur ce premier niveau et choisir les "bonnes personnes" !
Avec toutes ces informations, n'est-ce pas notre devoir à tous de faire TOUT pour être heureux et d'éviter par TOUS les moyens d'être malheureux(se) ? On le doit à nos proches et à leurs proches et aux proches de ces gens-là !!! Ne devrions-nous pas rendre nos amis, nos voisins et les membres de nos familles heureux en étant nous-même heureux(se), pour qu'ils nous rendent à leur tour encore plus heureux(se)... et ainsi de suite ? (rappel : aucune overdose de bonheur n'a jamais été constatée ! ;-) ) Ce serait comme une sorte de relation gagnant-gagnant super étendue ! Si chacun y met du sien, j'ai envie de penser que cela peut avoir un impact énorme sur le monde entier, puisque nous sommes tous liés, que notre bonheur dépend de celui des autres, et que le bonheur des autres agit sur notre niveau de bonheur. La logique veut alors qu'un peu plus de bonheur chez une seule personne, c'est un peu plus de bonheur dans tout son réseau et dans tout le réseau du réseau et ça se déploie à l'infini. Cette théorie appliquée à des milliers, des millions, on devrait avoir le pouvoir d'être tous très très heureux ! Il n'y a pas grand chose à faire, juste faire le nécessaire pour être (plus) heureux(se) !
Allez, on tente le coup ?
Allez, on tente le coup ?

* Source : "Dynamic spread of happiness in a large social network : longitudinal analysis over 20 years in the Framingham Heart Study" par le professeur Nicholas Christakis (Harvard Medical School), et le professeur James Fowler (Université de Californie à San Diego)